A noter : les chiffres romains entre parenthèses renvoient aux numéros des chapitres.
Le jeune Candide, enfant naturel dont le nom révèle le caractère, vit dans ce que son maître Pangloss appelle « le meilleur des mondes possibles », c’est-à-dire en Vestphalie, dans le château du baron de Thunder-ten-Tronckh, son oncle probable. Le jeune homme mène une existence heureuse dans cet univers clos sur lui-même et autosatisfait. Candide est ébloui par l’illusion de puissance du baron et par la philosophie optimiste du docteur Pangloss, qui enseigne que « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », résumé caricatural du providentialisme de Leibniz. Candide est également fasciné par la beauté de mademoiselle Cunégonde, la fille du baron. Mais lorsqu’il y touche et que le baron s’en aperçoit, il est chassé du château, comme Adam du paradis (I).
Errant et pauvre, Candide est pris dans une tempête de neige, avant d’être enrôlé de manière discutable dans l’armée bulgare. Pris pour un fuyard, il est rattrapé et fessé, échappant de justesse à la mort pour assister à la guerre et à ses massacres (II-III). Il déserte et fuit jusqu’en Hollande, où il découvre l’intolérance et l’hypocrisie sectaire d’un prédicateur huguenot. Le hasard lui fait rencontrer Pangloss, rongé par la vérole. Ce dernier lui apprend la destruction du château, ainsi que le viol et la mort de Cunégonde, à cause de l’armée bulgare. Le baron, la baronne et leur fils ont également été tués. Candide et Pangloss sont recueillis par Jacques, un bon anabaptiste qui les emmène au Portugal où il se rend pour son négoce. Hélas, lorsqu’ils sont au large de Lisbonne, une terrible tempête se déchaîne, le bateau est englouti et l’anabaptiste meurt noyé. Le jeune homme et son maître échappent miraculeusement au même sort et parviennent à la ville portugaise. A leur arrivée, un violent tremblement de terre se produit. Les deux compères sont saisis et déférés à l’Inquisition pour propos subversifs. Pangloss est pendu et Candide flagellé, à l’occasion d’un autodafé censé empêcher la terre de trembler de nouveau (IV-VI).
Une vieille dame recueille le jeune homme et le soigne. Elle lui présente une belle jeune femme qui n’est autre que Cunégonde.
Elle confirme à Candide qu’elle a été violée, puis éventrée. Sa survie est donc miraculeuse. Elle est désormais la maîtresse de Don Issachar, un banquier juif, et du grand Inquisiteur de Lisbonne. Menacé par ces deux hommes, Candide les élimine l’un et l’autre, puis s’enfuit avec Cunégonde et la vieille en direction de Cadix. Ils prennent place dans un bateau appareillant pour Buenos-Aires, pour combattre la rébellion contre les rois d’Espagne et du Portugal. Lors de la traversée, la vieille raconte son histoire : fille d’un pape et d’une princesse, elle a connu une enfance de joie et de luxe, avant de voir son fiancé empoisonné et sa mère enlevée, d’être vendue comme esclave puis d’être battue par son maître. Au final, elle est devenue la servante de Don Issachar. Les autres passagers racontent également leur histoire, chacune plus sinistre que la précédente (VII-XIII). A peine arrivés à destination, les deux amoureux sont à nouveau séparés, car la vieille dame conseille à Candide de s’éloigner. En effet, l’Inquisition a retrouvé sa trace. En outre, le gouverneur s’est épris de Cunégonde.